Le bilan de la première année du stagiaire

Artillerie Lourde a un an. C'est formidable, peu enrichissant sur le plan financier parce que nos lecteurs sont des vautours mais nous sommes fiers d'être votre meilleure source d'informations.

Un an d'Artillerie Lourde, c'est aussi un an de stage pour l'un d'entre nous. Il présente la météo, fait le café, gobe nos cacahuètes, porte Maurice, et surtout il stresse puisque nous publions ouvertement ce qui a été dit au cours de son entretien avec sa conseillère professionnelle aujourd'hui :

 

•Comment en êtes-vous arrivé à vouloir travailler pour Artillerie lourde ?

 

Mon patron m'avait promis un avenir plus sain que sur les trottoirs si j'allais là-bas. Il m'avait parlé d'un salaire intéressant avant de me remercier.

 

•Etiez-vous conscient du danger ?

 

Non mais j'ai appris à apprécier les risques. Mes nombreux séjours à l'hopital suite aux reportages sur le terrain m'ont permis de me sentir moins faible. La douleur n'est qu'un message.

 

•Pourquoi avez-vous été pris ?

 

Je ne sais pas trop, j'avais l'air bien éduqué ou l'air malléable. J'ai senti comme une piqûre sur le bras puis je me suis réveillé avec un contrat signé à côté de moi et des menottes aux pieds.

 

•Qu'est-ce qui vous pousse à continuer ?

 

Sûrement pas les lecteurs ! Peut-être bien les coups de matraque et de fouet.

 

•A quand le CDD ?

 

Oui.

 

•Votre pire souvenir :

 

La violente rencontre avec Maurice. Presque plus déchirante que celle avec Le Pen pour notre sondage.

 

•Votre meilleur souvenir : 

 

Je me rappellerai toujours de Clooney me montrant sensuellement son lifting des testicules avant son mariage.

 

•Vous sentez-vous humilié ? Intégré ?

 

Il est stipulé dans mon contrat que la période de bizutage devait durer seulement deux semaines. Ces quinze jours me paraissent bien longs. Disons que je suis une personne épanouie en alternance. 

 

•Faut-il coucher pour réussir ?

 

Vu que vous ne faites pas référence au viol dans cette question, je dirais plutôt qu'il faut réussir pour coucher. 

 

•Combien de coups avez-vous reçus ?

 

Mon dos a cassé au moins six batons, ma figure en a détruit seulement quatre. 

 

•Avez-vous tout de même des revenus, un logement ou un avenir ?

 

J'ai un logement, je crois. Je vis avec le chinois du bas, vous savez, notre source d'éléctricité. 

Vu le tas d'imbéciles qui lisent ce journal, je ne sais si je peux parler d'un quelconque avenir. 

Il est noté dans mon contrat que si je parle de mes revenus à des inconnus je serai pendu. Mais je me demande si j'ai le droit de dire que je n'en ai pas..?

 

•Aimez-vous votre patron ?

 

Je l'aime et le respecte pour tout ce qu'il a fait pour moi. 

 

•Et d'où vient cette cicatrice ?

 

Je vous assure que ce n'est pas lui. 

 

•Aimez-vous votre patron ?

 

Oui je vous dis!

 

•Aimez-vous votre patron ?

 

Bon d'accord, c'est lui.

 

•Qu'envisagez-vous pour la suite ?

 

Il faut que j'aille faire un café pour le patron et ensuite j'irai peut-être manger ma gamelle hebdomadaire.

 

Vous noterez que Bob (nous l'appelons Bob parce que son prénom n'est pas drôle et qu'il faut qu'il perde toute forme d'identité) a mal répondu à une question sur l'affectif, aussi nous prolongeons d'un an sa période probatoire dans notre entreprise, pour votre plus grand plaisir.

 

La rédaction.

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