Petits nouveaux sur la scène Rock Prog, les membres de Scarlet Skies ont su se démarquer.
Le guitariste a répondu à nos questions :
1/ Vous avez combien de cordes sur votre guitare ?
Ma guitare est rouge. Le vendeur m'a dit qu'il y avait 6 cordes, le soucis c'est qu'au fil du temps elles disparaissent, et elles ne reviennent jamais. Aujourd'hui je ne joue que sur une seule corde. C'est plus simple ceci-dit.
2/ Pourquoi la guitare et pas l'orgue ?
On parle de rock progressif là : l'orgue est lâchement synthétisé par un clavier, mais tout le monde croit que les membres du groupe sont multi-instrumentistes et que l'orgue est caché derrière l'ampli du bassiste. J'ai choisi la guitare par manque de personnalité bien entendu. La guitare c'est facile, la guitare c'est à la mode, ça m'a permis de me laisser pousser les cheveux. Et si je jouais de la pop je pourrais sans doute intéresser les jeunes femmes.
3/ Le rock prog se revendique-t-il plutôt pour ou contre l'avortement ?
Le rock progressif est un genre musical très spécial. Il y a une base rock, bien rock, et qui dit rock dit religion. Nous sommes pas aussi croyants que les punks, mais nous respectons les souhaits du Seigneur. Cet homme a créé les rythmiques en 7 temps, les sons de clavier pompeux, nous ne pouvons que croire en lui. Et c'est pour cela que nous sommes contre l'avortement. En plus, lorsqu'un enfant découvre qu'il est en réalité un accident, il fait une dépression, puis se renferme, il ne s'intègre pas, il perd toute dignité, et il fini donc par écouter du rock prog'.
4/ Scarlet Skies, c'est par rapport à la famille SS ?
Si vous parlez des familles dans Secret Story ce n'est vraiment pas drôle. Nous nous appelons Scarlet Skies car ce nom fait ressortir le côté pompeux du rock progressif, et ciel pourpre en français c'est vraiment naze.
5/ Pouvez vous redémontrer la relation de Pascal sur les combinaisons ?
Nous utilisons une des relations pour structurer nos morceaux les plus complexes : (la# Do7) = (La#-1 Do7-1) + (La#-1 Do7). La démonstration est aussi chiante que notre musique, j'essaierai de vous l'écrire sur GuitarPro.
6/ Le batteur l'est-il aussi avec sa copine ?
Oh non c'est plus dramatique que ça. Bien que sa copine soit aussi open qu'un hit-hat, je pense que c'est lui qui reçoit des kicks bien gras au quotidien. Le pauvre, déjà qu'il est batteur..
7/ Ça fait quoi d'avoir un bon chanteur ?
Tous les musiciens de rock prog' sont bons. Et si jamais ils font des fausses notes, sachez que c'est voulu et assumé. Ils créent même des fausses notes afin de se démarquer des banals groupes de rock. C'est un talent hors-norme. Par contre notre chanteur est mauvais.
8/ Le second guitariste n'aurait-il pas préféré être 16ème guitariste pour se démarquer ?
Quel second guitariste ?
9/ Où est mon doigt ?
Il est sur votre souris, prêt à cliquer sur le lien qui permet d'écouter notre musique de merde.
10/ Votre album peut-il aussi faire dessous de plat, et si non que doit-on utiliser pour avoir un bon dessous de plat tout en écoutant votre musique ?
Non, notre album n'est pas un bon dessous de plat, il est plutôt efficace en raclette pour pare-brise.
Pour bien écouter notre album, je vous conseille d'avoir un dessous de plat mal lavé, peu esthétique, voir même cassé. Il faut se plonger dans notre univers pour nous comprendre.
Et voici la review de leur premier album par notre chroniqueur musical :
Quand on tombe sur un énième album de "rock prog' " on se dit d'abord... "ENCORE ?".
Il faut avouer que le genre est devenu un fourre-tout et que certains qualifient leur musique de rock prog pour ne pas la qualifier de post-rock. Ce n'est pas le cas des nantais qui nous pondent un album de qualité aux influences multiples sans pour autant sacrifier un brin d'identité.
Après une intro que je conseille fortement découter dans un bon bain avec des bougies, on se lance doucement dans Perseus avec le titre "Birth". C'est doux, c'est lent, c'est ambiancé, ça mélange du blues, du rock et les cordes nous rappellent gentiment qu'une guitare électrique n'est pas forcément saturée. Si on sent la force des dernières décennies, on ne sombre pas dans une musique ridicule au synthé affligeant, non : Scarlet Skies semble vouloir s'affirmer aussi bien par une qualité technique que par une ambiance très personnelle portée par la voix unique de Fabien Lesage qui ne manquera pas de nous transporter à travers les genres dans The Banquet ou encore Reflections.
Le plus étrange dans cet album, c'est qu'on peine à définir la musique du groupe tant elle est changeante, et pourtant on trouve un je ne sais quoi qui fera dire "ah tiens, ça c'est d'eux !"
Je reviens plus particulièrement sur le morceau Graduation, à mon sens l'apothéose (pas finale mais bon) de l'album. Tout y est. Une intro si prenante qu'on souhaiterait qu'elle dure des heures, une ambiance presque visuelle portée tant par des percussions maîtrisées que par un clavier léger mais présent, un bon gros voyage auditif en somme puisqu'on y entendrait même...de la flûte de Pan ? Ouaip, c'est bien de la flûte de Pan que l'on a intégrée à du rock prog...et ça fonctionne très bien, ça sent très fort le pari mais le culot, ça paie, ça paie même plus longtemps que prévu puisque ça ne gâche en rien une guitare saturée qui débarque après trois minutes sans démolir l'atmosphère avant d'être rejointe par une petite soeur aux sonorités un poil plus proches de ce que l'on entend en post-rock.
Il y en a pour tous les goûts et pourtant l'ensemble a une réelle identité. Alors pourquoi le noterais-je seulement 15/20 ?
Justement parce que la seule chose qui, à mon sens, manque encore à Scarlet Skies, c'est de faire de cette patte quelque chose de plus fort encore. On reconnaît leur musique en tant qu'ensemble, mais un groupe de cette qualité peut sans doute exploiter chaque genre individuellement avant de les mélanger, on se surprend à souhaiter un Scarlet Skies qui reste du rock prog mais dans lequel on retrouverait du blues Scarlet Skies, du traditionnel Scarlet Skies et un orgasme auditif 100% Scarlet Skies.
A suivre !
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