Nantes - Avoir une personnalité en 2016, c'est surfait. Avoir de la culture ne sert à rien quand on peut prétendre aimer le ska et la révolution en oubliant volontairement qu'une révolution doit être intellectuelle. Avoir une cervelle n'est plus aussi important qu'avoir un style vestimentaire presque à soi.
C'est en tout cas le point de vue de Pierre, la vingtaine, qui il y a quelques années n'était qu'un poseur parmi tant d'autres dans le skatepark de sa ville.
"J'arrivais pas à rentrer un kickflip, après 2 ans de pratique c'était moche sachant que je m'entrainais chaque jour 10 minutes. J'ai abandonné mais je voulais pécho. Sauf que j'avais pas spécialement de talent, pas trop de personnalité, je m'apprêtais à aller foirer ma première L1, il me fallait un truc.
Et puis ma mère m'a offert un keffieh. Ça a changé ma vie, j'ai ajouté un chapeau hyper moche à ma panoplie et depuis je n'ai même plus le temps de débander."
Pierre a immédiatement eu un succès fou auprès de filles légèrement plus jeunes que lui, pour la plupart un peu rondes et tout à fait aptes à fabriquer leur propre dépression en écoutant du Bring Me The Horizon.
Pierre reste cependant lucide : "Malgré ce succès, je ne sais toujours pas jouer autre chose que du Nirvana et du Tryo à la guitare, je ne sais toujours pas rentrer un kickflip et mon seul job a été de retourner des burgers chez McDo ce qui craint un peu quand on prétend être un gros rebelle."
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