Avignon - L'homophobie est loin d'être morte en France et il semblerait que le dialogue ne soit toujours pas assez constructif-ou clair. "Une mauvaise influence", "on ne peut pas leur faire confiance", "c'est pas naturel", "je veux pas que mon fils devienne pédé sous prétexte qu'il aime les pénis" et autres arguments sont très prisés des opposants aux droits des homosexuels, dont Julie, 20 ans, fait à présent partie.
Jusqu'à hier soir, Julie s'estimait ouverte et "à fond avec les gays" mais voilà : sa soirée ne s'est pas déroulée comme elle l'espérait.
"J'avais appelé mon ami Matt pour qu'il aille avec moi en boîte, ou plutôt disons que je l'ai invité à boire un verre et qu'ensuite je l'ai traîné dans une boîte gay parce que j'avais pas envie de me faire draguer et qu'il est gay donc il aime bien.
Enfin c'est ce que je pensais, il s'est cassé au bout d'une heure et ça a été l'horreur. Me suis fait accoster par une lesbienne avec une sidecut qu'a commencé à me dire que je ressemblais à Frida Kahlo. J'ai jamais eu aussi peur, elles se sont mises à deux pour me parler pendant au moins trois minutes. J'ai fini mon gin tonic et je suis partie en courant."
Nous avons rencontré Matt dans le centre-ville, Julie nous ayant donné son numéro il a été aisé de retrouver le jeune homme qui nous a tout expliqué :
"Cette nana je la connais presque pas. Je sais juste qu'elle me paie des coups à boire depuis qu'elle me connaît mais on cause quasiment jamais. A chaque fois elle me traîne dans une boîte gay et me présente comme son ami. Ça va bien cinq minutes, hier elle m'a pété les couilles et arrêtait pas de me demander lequel je me taperais sous prétexte qu'on a, selon elle, une méga libido nous les homos. J'y ai dit que j'étais pédé mais pas son pote pédé. Elle a pleuré, une pote à moi a voulu la consoler et la faire rire, elle l'a traitée de sale lesbosse puis est partie-ma pote m'a tout raconté dans la nuit quand on est allés dans un autre bar."
Julie ne masque plus son mépris et s'est engagée à faire payer la communauté homosexuelle pour la "trahison" de Matt, une menace qui à n'en pas douter va l'empêcher de dormir quelques temps.
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