Il est 9h30 et le bilan est déjà lourd : plus de 800 élèves seraient déjà morts depuis le début de la nouvelle épreuve du bac d'histoire-géo. Cette nouvelle épreuve, appelée "mise en situation" est une reconstitution d'un évènement historique, le but étant de faire réfléchir les élèves avec un point de vue difficile à adopter pendant les cours théoriques-une idée qui plait si le sujet est une conférence de l'ONU, mais pour ce premier coup d'essai, c'est "la guerre en Irak" qui est tombé.
Les bacheliers ont reçu des uniformes, des armes, ont été placés dans une faction et ont dû tirer à balles réelles. Le résultat est une catastrophe, comme l'explique Stéphanie, 18 ans, qui a quitté l'épreuve il y a 10 minutes :
"Kévin s'est pris une balle dans la tête après trente secondes. On était dans la faction 'civils', on avait aucune chance. Je me suis planquée sous des cadavres et j'ai fui après avoir rendu ma copie pleine de sang. C'est n'importe quoi cette épreuve."
Certains, comme Simon, qui a eu la chance d'être aux commandes d'un tank et a pu nous glisser deux mots pendant sa pause clope/comptage de cadavres, trouvent que "le gouvernement Macron a fait du beau boulot." Simon a en effet eu la la possibilité d'écraser la première de la classe et a pu saisir l'ampleur du drame. "Je crois que j'ai vraiment compris l'absurdité de cette guerre quand j'ai envoyé un obus en plein sur la gamine de la prof de maths. Là je me suis dit 'putain 4 ans c'est jeune' et j'ai compris que c'était de la magouille pour du pétrole et une réaction mal calculée après des attentats tragiques mais récupérés politiquement par l'administration Bush.
Ceci étant dit vous auriez dû voir mon pote Antho décapiter le numéro 2 de Saddam Hussein, c'était grandiose."
Une grenade a interrompu notre conversation avec Simon et nous attendons la fin de l'épreuve pour interviewer d'autres élèves.
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