Le rappeur Nick Conrad condamné pour sa nouvelle chanson "pendez les gens qui disent de pendre les noirs"

"La liberté de création artistique n’est pas absolue" : le rappeur Nick Conrad, propulsé hors de l’anonymat par la polémique suscitée par son clip "Pendez les gens qui disent de pendre les noirs", a été condamné mardi 19 mars, à Paris, à 5 000 euros d’amende avec sursis pour incitation au crime.

 

En septembre 2018, la diffusion d'un premier clip pour "pendez les blancs", depuis retiré par YouTube, avait enflammé les réseaux sociaux et suscité de nombreuses condamnations au sein du gouvernement et dans la classe politique. Nick Conrad, un artiste noir autoproduit, s’y mettait en scène enfonçant un revolver dans la bouche d’un Blanc, lui tirant dessus ou lui écrasant la tête sur un trottoir. La victime apparaissait également pendue.

 

Dans sa nouvelle chanson, le rappeur ne mâche pas ses mots : "Je rentre dans les crèches, je tue des bébés nazis (…), pendez leurs parents, écartez-les pour passer le temps", "Fouettez-les fort, faites le franchement, que ça pue la mort, que ça pisse le sang".

 

A l’issue du délibéré, le rappeur de 35 ans, qui a toujours défendu une fiction militante dénonçant le racisme en inversant Noirs et nazillons, a annoncé qu’il ferait appel. "Je suis déçu mais le combat va continuer", a réagi le jeune homme, qui a perdu son emploi de réceptionniste dans un palace en raison de cette affaire. 

 

Dans sa décision, le tribunal correctionnel a d’abord rappelé que si "les limites admissibles de la liberté d’expression s’apprécient avec une plus grande souplesse" lorsqu’il s’agit de rap, "la liberté de création artistique n’est toutefois pas absolue". Dans le cas de "Pendez les gens qui disent de pendre les noirs", "les termes de la chanson, accompagnés d’images violentes et brutales, incitent directement l’internaute à commettre des atteintes à la vie sur les personnes à tendances patriotes redéfinies", ont estimé les juges.

 

Le tribunal a estimé que "la généralisation est dangereuse, en appelant à tuer des nazis, ce sont des vies de citoyens ordinaires qui sont en danger."

 

Le rappeur a été condamné à payer 1 000 euros de dommages et intérêts à chacune des deux associations parties civiles, la Ligue internationale contre l'antiracisme et l’antiantisémitisme (Licaa) et l’Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l’identité facho et chrétienne (Agrif).

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