Bien que parfois remis en question par des scientifiques straight-edge coincés du cul, les bienfaits du vin rouge sont de plus en plus difficilement contestables. Pas plus tard que vendredi dernier, nous avons d’ailleurs surpris deux éminents scientifiques en discuter au troquet du coin en Outremeuse après la brocante.
Diabolisée par tous, comme une énième attaque envers nos valeurs, la consommation de gros rouge qui tâche pourrait pourtant contribuer à repousser les maladies cardiaques. Comme l’affirme Marcel derrière son nez rouge "moi hein quand j’bois du rouge, après, jfout pu rien, alors j’ai co bin moins d’chance de crèver d’une crise cardiaque que mon pote Roger, l’aut’ grosse bièsse qui va faire du vélo le dimanche matin pendant que j’cuve devant la RTBF".
Son camarade Serge s’empresse d’ajouter "Beûre tos lès djoûs è n’ nin rètchî d’vins ci n’èst nin metchant : si je rentre à l’mohône tôt dreu après l’ovrèdje j’y va bate Germaine (ma vîe warbô d’bonne feume). Mas tention, si j’y va au cabaret po k’mincî, et que dji m’è r’va complètement sôt, je vais dwèrmi è canapé et j’y rosse pas l’gueuye. Beûre un petit coup, moi, ça m’rend bin djentil !"
Et à ceux qui ne sont pas encore convaincus ou qui critiquent même l’hygiène de vie des deux hommes ?
Serge leur répond : "j’y me foût mi des autes, qui n’ahère nin leurs narène dvins mèsafêres. Pis hein,on veût todis qwand dj’a bu, nin qwand dj’a seû, sèss !" ("je ne me soucie pas de l’avis des autres, chacun fait de son mieux pour sa santé. Puis on voit toujours quand j’ai bu, mais jamais quand j’ai soif, sais-tu »).
Convaincus et déterminés, Marcel et Serge ont sur ce commandé un treizième verre de picrate, sous le regard impressionné de la serveuse qui ne pensait pas ouvrir une nouvelle caisse avant midi.
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