Il a le feu vert de Trump et va en profiter jusqu'au bout : Recep Tayyip Erdoğan ne cache pas sa volonté d'exterminer les Kurdes. Pour justifier un tel nettoyage ethnique, le président turc ne manque pas d'arguments tous plus provocateurs les uns que les autres : répondant aux critiques de la France, de l'Allemagne et ne nombreux autres pays, il a commencé par inviter les autres dirigeants à "ne pas se mêler des génocides auxquels ils ne participent presque pas" avant de se présenter en victime :
"C'est comme quand les arméniens ont subitement cessé de vivre, tout de suite on nous accuse, on traite le gouvernement turc de tous les noms. Nous n'avions rien à voir dans le génocide arménien et nous n'avons rien à voir dans la disparition des Kurdes que nous comptons bien exterminer."
Les Kurdes, coincés entre la Turquie et la Syrie, n'auront d'autre choix que de se battre jusqu'à la mort, faute de soutien international conséquent. Et plus ils résistent, plus Erdoğan les hait. Ce matin, il a annoncé que la prochaine offensive turque serait "un exemple pour les ennemis de la Turquie" et que la mort des missiles turcs serait vengée. "On ne tue pas un missile turc impunément. On ne détruit pas les balles turques avec sa tête sans qu'il y ait des conséquences. Les sanctions seront exemplaires."
La déclaration a été condamnée par l'ensemble des pays membres de l'ONU, mais les USA ne semblent pas inquiets. Dans un tweet dont il a le secret, Trump a félicité "un chef qui sait ce qu'il veut et où il va, j'aimerais bien que mon peuple se rende compte qu'il faudrait m'adorer au moins autant."
Le retrait des troupes américaines va permettre à Trump de justifier la suite de sa politique : en donnant l'avantage à Daech, il utilisera par la suite la présence des djihadistes en Syrie pour continuer sa politique reposant sur le sentiment d'insécurité aux Etats-Unis, une manoeuvre grossière et meurtrière qui fonctionnera très bien puisque le président américain séduit toujours une grande partie de l'électorat du pays.
L'UE pourrait prononcer des sanctions contre la Turquie et les USA, mais les moyens autres que diplomatiques étant limités pour un tel conflit, il est probable que l'union se contempte d'une condamnation formelle qui n'engage à rien.
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